Faire ses courses à Courville en 1923.

Où Emile et Rosalie, modestes paysans à Serez, près de Chartres, en Eure-et-Loir, faisaient-ils leurs courses ? Et qu'achetaient-ils ? L'inventaire après décès de Rosalie, en 1923, cite des notes, acquittées ou dues, chez différents commerçants et artisans, de plusieurs villes et villages proches. (AD 28, 2E43 art 419).

 

A Courville, à 6 km de Serez, pour les commerçants, nous trouvons :

 

- M. Berthelot, boulanger, 142 francs 75.

- M. Breuillard, marchand de vins, 292 francs 45.

- M. Lesieur, marchand de grains, 32 francs 50.

- M. Chesneau, marchand de bois, 48 francs.

- M. Hamblin, débitant, 283 francs 35. (le débitant désignant celui qui tient un débit de boisson ou de tabac)

- M et Mme Chaboche, marchand de nouveautés, 90 francs.

- M. Prigent et Colas, quincailliers, 208 francs 85.

 

Les postes de dépenses peuvent être classés ainsi, du plus faible au plus important : 

marchand de grains / marchand de bois / marchand de nouveauté / boulanger / quincailliers / débitant / marchand de vins.

 

On peut supposer que la ferme et le travail agricole assuraient en grande partie l'approvisionnement en grains et en bois. Pour ce dernier, la quantité varie selon la saison. L'inventaire cité a été réalisé en septembre, la note de bois concerne donc une période à priori pas (trop) froide. Les "nouveautés" devaient être des achats assez rares dans le monde agricole. Le pain, quant à lui, était sans doute en partie cuit à la maison, dont la description sur l'acte de vente mentionne "un four à pain" dans le jardin. Ce sont donc la quincaillerie, le vin et/ou le tabac qui suscitent le plus de dépenses. Cette analyse reste toutefois à relativiser, elle n'est valable que si les notes étaient réglées toutes au même moment, à la fin du mois, par exemple. Dans ce cas, elles reflètent bien une consommation mensuelle. Mais peut-être l'étaient-elles de temps en temps, de façon aléatoire, selon les rentrées d'argent. Alors leurs proportions peuvent s'inverser. 


Courville. La rue Carnot.

Cette vue des années 30 montre le marchand de vins "Breuillard" sur la droite.


Auteure : Isabelle BROSSAUD, psychologue clinicienne et généalogiste familiale, 115 rue de Reuilly, 75012 Paris.


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Commentaires: 2
  • #1

    Yvonne D. (dimanche, 04 mars 2018 12:56)

    Je suis contente de vous lire de nouveau et de découvrir encore l Eure et Loir.
    Merci Isabelle.

  • #2

    Isabelle (dimanche, 04 mars 2018 17:39)

    Merci Yvonne de votre intérêt constant pour mes travaux.